Poésie
Avec Leila, avec Raymond, avec Sarah, avec Marie, ou toute seule, écriture inspirée, intuitive, spontanée ou travaillée.
2010-2022
Ballade
Dense présence
Rythme alangui
Gris argenté
Enchantement inachevé
Ton cuivré
Engrenage infernal
Suspension chaotique
Reflets dans les flaques
Ombres portées en mouvement
Je pars en vrille au bout de la ville
Chaos fait écho à mon imbroglio
Je parcours les montagnes
Je m'endors sous les étoiles
Murmures lointains
Clapotis cristallin
À la recherche du soi perdu
Il y a ...
La nuit
Marcher dans la nuit noire
Danser dans les flaques sur le trottoir
Reflet de lune sur asphalte mouillée
Étoiles perdues dans les brumes éthérées
La nuit s'étale en laques brumeuses
Fragile, gracile presque immobile
Elle flotte autour de lui
Tandis qu'il s'enfonce dans la noirceur de son âme
Ses pas résonnent sur le bitume mouillé
Il est seul dans la ville endormie
Il a hâte de rentrer chez lui
Seul endroit ou il peut oublier qui il est
Ne pas toucher
Toucher, touché
Toucher, coulé
Botter en touche
Touche, pas touche
Interdit, envie
Ronde enfantine
Touche pas au grisbi
Chante, danse en rond
Roulez jeunesse
Rouler dans la farine et passer au grill
Zone interdite
Sous peine, peine, peine
Laine, laine laine
Et la French " touch"
Lourd, lourd, lourd mon amour
Miroite le ciel et les nuages dans le vide et le silence
Silence du reflet mordoré de tes yeux liquides
Exploration à Genève
Elle ouvre les yeux ce matin-là, le corps alangui repose dans la douceur de ses draps tièdes.
Encore alourdie par les derniers lambeaux des rêves qui l'habitent, elle se lève et ouvre la fenêtre.
Dehors, la nuit s'étire laissant des morceaux de brume flotter dans l'aube naissante.
Elle entre dans la vie de cette nouvelle journée qui va l'emmener en excursion.
D'un pas léger, elle part vers son aventure, ses pieds frappent le bitume mouillé, d'une cadence qui la berce.
Une inquiétude soudain émerge dans un coin de son paysage intérieur et vient colorer d'un ton cuivré l'éclat de ses pensées tourbillonnantes.
Elle laisse les doutes la traverser. la matinée est fraîche et claire, tout lui paraît plus éclatant, plus lumineux, d'une grande netteté.
Son regard s'arrête sur un arbre, immobile mais bien vivant, son tronc d'un gris argenté est tout en rondeur et s'orne d'une mousse d'un vert acide.
Il y a comme une évidence à sa démarche. Elle part en exploration pour faire danser les mots et chanter les couleurs, accueillir les espaces inconnus, découvrir et recueillir les images que la vie va lui offrir.
Elle arrive au lieu de rendez-vous, un chantier; territoire en cours de développement, de la destruction à la reconstruction, la transformation est à l'œuvre. Œuvre d'utilité publique et collective.
À la découverte de la future plage, sous les pavés, les cailloux, le sable, les barres métalliques. la terre se creuse et l'eau est suspendue.
Spectacle de l'inachevé, de la suspension éphémère, le chaos fait écho à son imbroglio intérieur.
Elle s'ouvre à son intime, s'envole vers les montagnes au loin, se perd dans les replis des reflets argentés que le vent fait miroitée à la surface du lac sombre.
Elle rencontre ses lieux obscures et grimaçants, cherche à les fuir en riant puis s'y plonge désarmée.
Elle recueille avec délicatesse et curiosité tout ce vivant qui lui apparait et qui l'habite; même si elle ne comprend pas, même si elle ne sait pas, même si elle ne veut pas, même si elle est troublée.